Et si ton support formait (vraiment) ?
Tu te rappelles d’un support de formation qui t’a marqué ? Pas celui que tu ouvres à contrecœur parce qu’il est moche, fouillis ou plein de texte. Non. Un support clair, bien pensé, presque agréable à feuilleter. Celui qui t’a fait dire : “Ok, là je comprends.”
Le support de formation, c’est souvent vu comme un outil secondaire. Un accessoire. Un “petit plus” que le formateur ou la formatrice prépare entre deux sessions.
Mais si on le regardait autrement ? Et s’il devenait ton meilleur allié pour capter l’attention, transmettre des savoirs et ancrer les apprentissages dans la durée ?
Un support de formation, c’est quoi au juste ? (Et pourquoi il peut tout changer)
Un support de formation, c’est bien plus qu’un simple PDF glissé à la fin de ta session. C’est l’outil qui accompagne l’apprentissage, qui structure le contenu, qui rend visible ce que tu transmets à l’oral. En gros, c’est le compagnon de route de l’apprenant.
Et aujourd’hui, il peut prendre mille formes. En voici quelques-unes parmi les plus courantes (et utiles) :
Les supports traditionnels (mais toujours utiles)
- PowerPoint ou Keynote : le classique qui accompagne ton discours
- Fiches de synthèse : idéales pour retenir l’essentiel
- Livrets, manuels, cahiers d’exercices : pour aller plus en profondeur
- Schémas, tableaux, cartes mentales : pour structurer visuellement
- Articles, études de cas : pour contextualiser ou illustrer
Les supports numériques (qui explosent avec le digital learning)
- PDF éditables ou interactifs (idéal pour les workbooks)
- Vidéos pédagogiques et tutoriels
- Quiz interactifs ou jeux en ligne
- Tableaux blancs interactifs
- Podcasts ou contenus audio (parfait pour l’apprentissage en mobilité)
- Plateformes collaboratives ou LMS
- Modules e-learning (souvent composés de plusieurs supports à la fois)
Le numérique ouvre la voie à des formats plus variés, plus interactifs, plus souples aussi (on parle même de microlearning, mobile learning, ou encore collaborative learning, où les apprenants co-créent leurs supports).
Et les supports “non conventionnels” ?
- Échantillons ou objets de démonstration (dans les formations techniques)
- Jeux de cartes pédagogiques
- Supports tangibles brandés (on en reparle plus bas)
Bref, il n’y a pas une seule bonne façon de faire. L’important, c’est de choisir un support adapté :
- à ton contenu
- à ton public
- à ta méthode
- et à ton intention pédagogique
À quoi ça sert vraiment ?
Un bon support ne remplace pas ton expertise. Mais, il la rend plus lisible, plus accessible, plus mémorable. Il sert à :
- Guider l’attention vers les éléments clés
- Organiser les informations de manière logique et progressive
- Faciliter la mémorisation, grâce aux supports visuels, aux résumés, aux répétitions
- Créer de l’engagement, par l’interactivité ou la prise de notes
- Désacraliser les notions complexes, en les rendant plus digestes
- Structurer la réflexion, en ajoutant des QCM, des encadrés, des espaces de prise de notes
Et surtout : le support continue d’exister après la formation. C’est souvent le seul vestige tangible de ce que l’apprenant a vécu. Alors autant qu’il soit clair, agréable, utile… et aligné avec ce que tu veux transmettre.
Pourquoi les supports sont souvent sous-estimés ?
Parce que c’est souvent vu comme une “obligation” de dernière minute : « Bon, il me faut un PPT vite fait… » Résultat : une suite de bullet points, des blocs de texte, une typo minuscule, des images random.
Mais ce n’est pas qu’un outil pour “accompagner ton discours”. C’est une ressource pédagogique à part entière, qui peut faire une vraie différence dans la qualité d’apprentissage. Et quand elle est bâclé, ça se sent :
- L’apprenant lit au lieu d’écouter (ou l’inverse)
- Il se perd dans un flot d’informations posés en vrac
- Il décroche, tout simplement
On sous-estime aussi à quel point les capacités d’attention sont limitées. Si ton contenu est dense, il faut un support qui respire. Qui aide à sélectionner, trier, retenir. Pas un obstacle de plus à franchir.
Ce que le design change vraiment dans une formation
Un bon design ne sert pas à faire “joli”. Il sert à faire comprendre, retenir, s’engager.
Un document bien structuré visuellement permet de :
- Clarifier l’information : chaque élément a sa place, rien n’est laissé au hasard
- Créer des repères visuels : titres, pictos, couleurs = ancrage dans la mémoire
- Soulager la charge mentale : moins de lecture, plus de lisibilité
- Encourager l’attention active : si l’information est agréable à lire, l’apprenant reste concentré
Tu peux avoir le meilleur contenu du monde : si ton apprenant se noie dans une mise en page confuse, tu perds son attention (et une partie de ton message au passage).
Pense ton support comme une carte bien dessinée :
Plus elle est lisible, plus on a envie de suivre le chemin.
Un bon design, c’est un guide discret mais puissant. Et surtout, ça se travaille bien plus facilement que tu ne le crois.
Formation en ligne : capter l’attention sans être présent
Le support visuel : ton meilleur allié (ou ton pire ennemi)
En formation à distance, ton support fait 80 % du travail. Le fond et la forme doivent faire équipe. Tu n’es pas là physiquement, donc tout repose sur ce que voit, lit, entend ou manipule ton apprenant.
Et là, autant te dire que le moindre détail compte.
Diapos, vidéos, ou les deux ?
Que tu utilises un diaporama ou une vidéo, l’objectif est le même : guider ton apprenant dans son apprentissage. Mais attention à ne pas le surcharger. Si chaque slide est un bloc de texte, ou si ta vidéo dure 30 minutes sans respiration… tu risques de le perdre en chemin.
➡ Allège, structure, fais respirer. Une idée = une slide. Une section = une pause.
Et si tu expliques un processus ou une méthode, une capsule vidéo courte (2 à 5 minutes) peut parfois faire des miracles. Le tout, c’est qu’on sache toujours quoi regarder, et pourquoi.
Le workbook digital : un outil pour ancrer l’apprentissage
Proposer un support que l’apprenant peut compléter (en ligne ou en PDF éditable), c’est comme lui donner une carte personnalisée de son parcours.
Formats possibles :
- Word ou Google Doc (simple, rapide)
- PDF interactif (pro)
- Notion ou autres outils no-code (moderne et modulable)
L’idée ? Laisser une trace. Inciter à l’appropriation active de l’information. Le faire réfléchir. Écrire. Résumer.
Si tu veux éviter les distractions, tu peux proposer ce carnet en fin de session, ou le découper en mini-exercices à compléter après chaque module.
Quizz, jeux, et micro-évaluations
Une question à choix multiple, une case à cocher, un QCM visuel… parfois, un mini test vaut mieux qu’une longue prise de notes.
C’est plus interactif, plus engageant, et surtout, ça ancre mieux les apprentissages.
Ce genre d’activité permet à l’apprenant de :
- Tester ses acquis
- Se sentir acteur de son apprentissage
- Revenir sur les points flous
Et surtout : ça maintient son attention en éveil.
En résumé : en ligne, le design de ton contenu remplace en partie ta présence. Il doit rassurer, guider, stimuler. Il n’est pas “à côté” de la formation. Il en fait pleinement partie.
Formation en présentiel : soutenir le discours, mais pas le remplacer
Quand tu es en salle avec ton public, l’enjeu est différent : tu es là physiquement. Tu peux voir les visages, entendre les réactions, ajuster en direct. Mais ton matériel visuel reste indispensable.
Le support visuel : fil conducteur de ta session
Un bon diaporama peut t’aider à garder le cap, à poser les idées clés, à apporter du rythme. Évite de lire mot pour mot ce qui est à l’écran. Ton public ne peut pas lire et écouter en même temps. #teamSurchargeCognitive
👉 Pense ton support comme un chef d’orchestre silencieux : il donne le tempo sans voler la vedette.
Livret, fiche mémo ou carnet de notes ?
Le présentiel, c’est aussi l’occasion de donner un vrai support papier. Un livret complet ? Une fiche mémo ? Un carnet de notes à remplir pendant la session ? À toi de choisir ce qui correspond à ton approche.
Chacun de ces formats peut :
- Favoriser la prise de notes personnalisée
- Servir de repère post-formation
- Créer un lien plus durable avec la formation
Créer un lien tangible avec le contenu (et avec ta marque)
Tu l’as sûrement remarqué : ce qu’on touche, ce qu’on manipule, ce qu’on surligne… on s’en souvient mieux. Un design pédagogique bien conçu, c’est un peu comme un fil rouge visuel qui accompagne ton apprenant tout au long de sa montée en compétences.
Mais ce qui est encore plus puissant ? C’est quand ce document, ce carnet ou cette fiche porte ton univers. Tes couleurs. Ton style. Ton ton.
Un livret cohérent avec ton identité visuelle, ça marque. Un cahier de notes à ton image, ça reste sur le bureau, dans le sac, sur la table du petit-déj pendant les révisions. Et devine quoi ? À chaque fois qu’il le voit, ton apprenant se reconnecte à ta formation, à ton message, à ton énergie.
On parle souvent de branding pour le site ou les réseaux… Mais ton écosystème de formation, lui aussi, peut refléter ta posture et renforcer ton impact.
En plus, c’est une façon maligne (et douce) de rester présent dans l’esprit de ton public même après la formation.
Un joli carnet, c’est un peu comme un souvenir de voyage qu’on garde précieusement… sauf qu’il parle de toi à chaque relecture.
Quand un PowerPoint tue la pédagogie (et la motivation)
Retour sur les bancs de la fac. Cours de “pédagogie didactique” (oui, rien que le nom, déjà, ça sentait le challenge). La prof arrive, allume le vidéoprojecteur… et là, le choc : une slide. Pleine. De. Texte. Un pavé par diapo. Pas une image. Pas un espace. Pas même une once de hiérarchie visuelle.
Et pendant une heure, elle lit…. Mot pour mot. Chaque slide…. c’était interminable !
Résultat ? On lisait sans écouter. On écoutait sans lire. Et on ressortait de là avec une marmelade de cerveau. C’était généreux de sa part de nous envoyer le document après le cours, certes. Mais… petit à petit, les étudiants ont arrêté de venir. Après tout, pourquoi se déplacer, quand tout est dans les slides ?
Moralité : un support mal pensé, ça peut déconnecter ton public, même avec les meilleures intentions du monde.
Penser accessibilité et inclusivité dès la création de ton support
Quand on forme, on veut que tout le monde puisse apprendre. Et ça commence dès la conception du support.
Tu penses peut-être que c’est secondaire ? Pourtant :
- Des couleurs mal choisies peuvent exclure les daltoniens
- Des polices trop serrées nuisent aux personnes dyslexiques
- Un contraste insuffisant fatigue les yeux
Et spoiler : Qualiopi intègre déjà des critères d’accessibilité. Même sans être certifié·e, tu peux t’en inspirer pour créer des supports plus justes, plus accueillants.
Et toi, tu les regardes comment, tes supports ?
- Est-ce qu’ils servent vraiment ton message ?
- Est-ce qu’ils donnent envie de s’impliquer, de retenir, de revenir ?
- Est-ce qu’ils ressemblent à ce que tu veux transmettre en tant que pro de la pédagogie ?
Pas besoin de tout refaire du jour au lendemain. . Mais si tu ressens un léger décalage entre ce que tu veux transmettre et ce que tes outils actuels montrent… c’est peut-être le bon moment d’’y pencher.
Tu veux que ta formation marque les esprits, que tes apprenant·es aient envie de s’y replonger, même des semaines plus tard ?
Tu veux une formation plus claire, plus pro, plus engageante ?
Ta formation, mérite mieux qu’un document bricolé sous Word/PowerPoint à la dernière minute. Et tes apprenant·es aussi.
Si tu veux construire un kit pédagogique à ton image – clair, fluide, mémorable – je suis là pour t’accompagner.
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